Explosion meurtrière pendant une messe chrétienne à l’université de Kano

Une forte explosion a secoué les abords d’un théâtre à l’université de Kano (nord du Nigeria), dans lequel se déroulait un office religieux chrétien. Une vingtaine de personnes ont été tuées et de autant blessées.

 

AFP – Une attaque à la bombe et des tirs nourris pendant deux services religieux chrétiens dans une université de Kano, plus grande ville du nord du Nigeria peuplée majoritairement de musulmans, ont fait environ vingt morts dimanche matin, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.
Une forte explosion et des tirs nourris ont secoué l’Université de Bayero dans Kano pendant les messes qui se déroulaient en plein air sur le campus.

 

 Un reporter de l’AFP a vu six cadavres atteints par des balles près de l’endroit où le premier des services religieux avait lieu. Plus tard, il a vu une douzaine de corps amoncelés derrière les locaux de l’Université mais n’a pas pu s’en approcher pour les décompter. 

 

Des instruments de musique et des restes de repas avaient été abandonnés par les fidèles assistant à l’autre messe, a constaté ce journaliste.
Aucun bilan officiel n’a encore été diffusé. Selon un responsable des services de secours, 22 personnes, essentiellement blessées par balles, sont soignées.
L’Italie a condamné les attaques qui ont visé dimanche des chrétiens et fait une vingtaine de morts au Nigeria et au moins un mort au Kenya, les qualifiant de “barbares”, et a souligné la nécessité de défendre la liberté de religion.
Dans un communiqué, le ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, s’est déclaré “horrifié par les informations concernant les meurtres barbares de fidèles des minorités chrétiennes dans deux pays africains”.
Au Nigeria, selon un porte-parole militaire, le lieutenant Iweha Ikedichi, les assaillants ont utilisé des explosifs et des armes à feu.
Des témoins indiquent que les assaillants ont surgi à bord d’une voiture et de motos, ouvrant le feu et lançant des bombes artisanales. Des fidèles qui s’enfuyaient ont été abattus.
“Ils ont d’abord attaqué la messe qui se déroulait en plein air à la faculté de  médecine”, a dit un témoin.
“Ils lançaient leurs explosifs et tiraient des coups de feu, provoquant une grande panique parmi les fidèles. Ils les ont ensuite poursuivis, leur tirant dessus. Ils ont aussi attaqué un autre service dans le complexe sportif”.
Il n’y a pas encore eu de revendication de ces attaques.
La secte islamiste Boko Haram (qui signifie en langue haoussa: “l’éducation occidentale est un péché”) a mené de nombreuses attaques, essentiellement dans le nord du pays, qui ont fait plus de 1.000 morts depuis la mi-2009.
Elle a notamment revendiqué l’attaque du 20 janvier dernier dans Kano, au cours de laquelle une série coordonnée d’attantats à l’exposif et de tirs avaient tué 185 personnes, l’action la plus meurtrière revendiquée par Boko Haram.
Jeudi, au moins neuf personnes, dont un kamikaze, ont été tuées dans la capitale, Abuja, et à Kaduna, une grande ville du nord, dans deux attentats visant pour la première fois des journaux de ce pays régulièrement secoué par des attaques meurtrières d’islamistes. Ces actions n’ont pas été revendiquées.
Au début, Boko Haram prétendait lutter pour l’établissement d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Ces derniers mois il est apparu que ce mouvement était en fait composé de plusieurs différentes factions, certaines très politiques, d’autres fortement islamistes.
Des groupes criminels semblent aussi agir sous couvert de Boko Haram.

 

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