Maroc : un rappeur contestataire dénonce ses conditions de détention

Le rappeur contestataire marocain, Mouad Belghouat, condamné à un an de prison ferme pour outrage à la police, a entamé lundi une grève de la faim de 48 heures pour protester contre ses conditions de détention, selon ses proches.

Sa décision intervient alors que l’examen de son appel, qui devait débuter lundi à Casablanca, a été reporté pour la troisième fois et fixé au 23 juillet. «Cette grève de la faim est une protestation contre les conditions de détention de Mouad à la prison Oukacha de Casablanca, qui sont pour le moins scandaleuses», a déclaré à l’AFP Maria Karim, une amie de Mouad Belghouat. Agé de 24 ans, Mouad Belghouat est connu pour ses chansons critiques vis-à-vis de la monarchie marocaine. Arrêté le 28 mars, il a été condamné le 11 mai à un an de prison ferme et 1000 dirhams (90 euros) d’amende. Il est poursuivi pour «outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué», après la diffusion sur Youtube d’une vidéo montrant des policiers marocains sur fond d’une chanson du rappeur dénonçant la corruption dans la police.

 

Mais il dément avoir diffusé la vidéo. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités marocaines à «annuler les accusations» contre le contestataire et à le libérer. «Cette affaire est tout simplement une affaire de liberté d’expression», a insisté HRW, faisant valoir que chaque jour que Mouad Belghouat passait en prison rappelait «la distance» entre les lois du Maroc et leur pratique.
Mouad Belghouat est l’un des chanteurs les plus célèbres du Mouvement du 20 février, qui revendique des changements politiques de fond, l’élimination de la corruption et une monarchie parlementaire à l’image de l’Espagne.

 

AFP
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