Le Cameroun conteste les prévisions de croissance du FMI

(Agence Ecofin) – Alors que Cameroun avait fixé son taux de croissance pour l’année 2013 à 6,7%, le Fmi a publié un communiqué le 19 juillet dernier l’estimant plutôt à 5%. Aujourd’hui au ministère des Finances, on rejette les prévisions du Fmi.
Le directeur des Affaires économiques du ministère des Finances, Lazare Bela, explique : «Avec l’appui de diverses structures statistiques dans les ministères, l’Institut national des statistiques et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac), il nous faut plus d’un mois de travail pour mettre les prévisions de croissance à jour. Le Fmi y affecte une personne à temps partiel pendant sa revue de deux semaines. Cette personne ne peut rien faire. Le Fmi se contente de prendre nos prévisions. Quand elles sont fortes, le Fmi les réduit pour avoir une croissance régulière, qui exclut les sauts du fait de certains événements ou d’un sursaut».
Toutefois, reconnaît Lazare Bela, les reports des projets à l’origine de la sous-consommation des crédits pour les investissements qui ont été pris en compte dans la prévision du taux de croissance, finissent par faire pencher la balance en faveur du taux du Fmi.
Au terme de sa mission au Cameroun le 13 juillet 2012, le Fmi a publié un communiqué. D’après ce communiqué, le Fonds prévoit un taux de croissance de 5% en 2013 au Cameroun. 
«La croissance économique se poursuit à un rythme modéré et l’inflation mesurée reste dans la limite de la convergence régionale de 3%. Il y a toutefois des risques pesant sur les perspectives découlant d’un éventuel ralentissement de l’économie mondiale, en particulier en Europe, sur l’augmentation de la vulnérabilité du secteur financier et sur l’impact de l’augmentation de subventions sur les carburants et enfin au sujet du stock d’arriérés intérieurs sur la viabilité budgétaire», estime le Fmi. 
Grands projets
Des prévisions qui tranchent avec les ambitions du Cameroun. En effet, selon la circulaire du président de la République, Paul Biya, du 9 juillet 2012, relative à la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2013, le Cameroun envisage un taux de croissance de 6,7%. «Le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2013 devra être basé sur les hypothèses suivantes : un taux de croissance réelle globale du PIB de 6,7 % ; un taux d’inflation autour de 3% ; un déficit du solde budgétaire hors dons de 0,3 % du PIE; un excédent du compte courant de la balance des paiements autour de 2% du PIB», écrit Paul Biya.
Pour atteindre cette ambition, le président de la République invite son Premier ministre et ses ministres à poursuivre «la mise en œuvre du programme de développement énergétique, y compris les énergies renouvelables, de manière à accroître l’offre et à satisfaire la demande du secteur privé, ainsi que celle des administrations publiques et des ménages; le développement des infrastructures de transport, dans le but de faciliter la mobilité des personnes et des biens; la densification du réseau des télécommunications, par une ouverture effective du marché et la poursuite de la pose de la fibre optique; la mise en œuvre des grands projets agricoles, miniers et industriels; l’amélioration de la productivité et de la compétitivité, à travers la mise à niveau des entreprises locales, la facilitation de l’accès aux facteurs de production, le renforcement des capacités des ressources humaines, et le développement des filières porteuses de croissance (…)».
«Donc, conclût Lazare Bela, notre taux croissance est conforme aux ambitions déclarées. Celui du Fmi reflète le scepticisme compte tenu des sous-performances passées.»
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