Tunisie – 7 sur 10 entreprises ont du mal à trouver de la main-d’œuvre, selon une enquête

Alors que près de 700 mille Tunisiens sont aujourd’hui au chômage, les entreprises ont du mal à trouver de la main-d’œuvre.



Leurs besoins se chiffrent à 120 mille travailleurs, a relevé, vendredi 5 octobre 2012, Jamel Boumediene, expert en économie.
Il participait à une table ronde organisée par le centre tunisien de veille et d’intelligence économique sur le thème «L’importation de la main d’œuvre : est-ce la solution ?»
En plus du chômage frictionnel ou de mobilité, caractérisé par le changement permanent de poste et le chômage structurel qui découle de l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande d’emploi, le conférencier a parlé, aussi, du chômage conjoncturel, provoqué par l’instabilité politique et la récession économique observées dans le pays depuis 2011.
Boumediene explique le manque de main-d’œuvre par l’incapacité du système productif de générer un taux d’encadrement élevé et l’inadaptation du système éducatif aux besoins des entreprises. «Il existe actuellement 10% de formation professionnelle contre 90% de diplômes universitaires, alors que les besoins sont inversés», a-t-il constaté.
Il a également, pointé, les bas salaires et les conditions de travail difficiles, en plus de l’éloignement du domicile du lieu de travail pour plusieurs travailleurs.

Une enquête sur l’évaluation des besoins en main-d’œuvre montre que 7 entreprises sur 10 déclarent avoir des difficultés à trouver des ouvriers qualifiés, alors qu’une entreprise sur 2 déclare avoir des difficultés de recrutement dans certaines spécialités.
Plus de la moitié des besoins recensés en main-d’œuvre concerne les ouvriers qualifiés.
Ces besoins sont exprimés par des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le bâtiment et des travaux publics ainsi que le tourisme.
Les participants à la table ronde ont souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes pour trouver une solution à la défection de la main-d’œuvre, mettant l’accent sur la mise à niveau des centres de formation professionnelle.
Ils ont également appelé à la nécessité d’améliorer les conditions de travail (majoration des salaires, couverture sociale,…), en plus de la révision des programmes d’emploi mis en œuvre depuis le 14 janvier 2011.

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