Deux ans de prison ferme pour un tweet injurieux envers l’émir du Koweit

Twitter aujourd’hui au Koweit est devenu un exercice bien périlleux si l’on y exprime des opinions politiques. Une critique de l’émir Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, directe ou allusive, se solde désormais systématiquement par la prison. Les procès de cyberactivistes s’enchaînent depuis plusieurs mois.

Hamad al-Khaledi est venu rejoindre ce dimanche la longue liste des condamnés pour un tweet jugé insultant pour l’émir. Cet opposant politique a écopé de deux ans de prison ferme. Ces derniers mois, 35 cyberactivistes et opposants, dont plusieurs anciens députés, ont été condamnés à des peines allant de 2 à 10 ans de réclusion.

Le Koweit a connu une vague inédite de manifestations, liées au changement du code électoral juste avant les élections législatives de décembre dernier. C’est sur un compte Twitter anonyme que s’organisent la plupart de ces manifestations interdites. Depuis, le Koweit enchaîne les procès politiques, avec comme cible principale les réseaux sociaux. Il s’agit d’une nouveauté dans ce riche émirat, qui comptait jusqu’ici la presse la plus libre du Golfe. Mais l’émir, dont la figure a été progressivement désacralisée au fil des événements semble sur la défensive. La critique n’est plus tolérée.

L’opposition divisée essaie depuis des mois de se rassembler en une force commune. Mais la dynamique des manifestations s’est affaiblie. Tous attendent le verdict de la Cour constitutionnelle en juin prochain sur l’amendement du code électoral. Une remise en cause pourrait annuler l’élection du Parlement actuel, majoritairement proche du pouvoir.

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