Bangladesh : le Jamaat-e-islami, le plus important des partis d’opposition, pourra désormais être jugé pour crimes de guerre

Le plus important parti islamiste du Bangladesh, le Jamaat-e-islami, pourra désormais être poursuivi pour crimes de guerre. C’est le résultat d’une modification de la loi adoptée le 17 février par le Parlement, une semaine après avoir été approuvée par le gouvernement. Cette décision ouvre la voie à une possible interdiction de ce parti, au moment où ses anciens responsables sont jugés pour des crimes commis durant la guerre de l’indépendance contre le Pakistan en 1971.

La nouvelle a été accueillie par les cris de joie des manifestants installés sur la place Shahbag, dans le centre de Dacca. Avec la nouvelle loi, adoptée par le Parlement, toute organisation pourra désormais être jugée pour crime de guerre par un tribunal spécial. Jusqu’à présent, seuls des individus pouvaient être poursuivis. Si une organisation est reconnue coupable, elle pourra alors être bannie de la vie politique, a précisé un ministre.

Ces nouvelles dispositions visent tout particulièrement le Jamaat-e-islami, le premier parti islamiste du pays. Une dizaine de ses anciens responsables sont actuellement jugés pour des actes de génocide, de meurtres et de viols commis lors de la guerre d’indépendance en 1971.

La condamnation à la prison à vie de l’un de ces accusés a provoqué la colère d’une partie de la population qui réclame sa condamnation à la peine capitale et l’interdiction du parti islamiste.

Des violences ont éclaté, faisant une dizaine de victimes dans le pays, ces derniers jours. L’organisation Human Rights Watch a de son côté regretté cette modification de la loi, qui s’appliquera de manière rétroactive, contrairement aux règles d’un procès équitable.

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